Toute seule.
Bientôt deux mois de cours. Deux mois de solitude. Cette solitude, je ne la ressens que parfois. Des jours, je me dis que je suis seule, mais qu'à la limite, tant pis. D'autres, comme aujourd'hui, tu te dis que tu perds ton temps, de toute manière, avec des gens qui ne t'apprécient guère, et qui laissent vide les trois places qui sont à ta gauche, alors que tu leur prêtes tes cours, gentiment, et que tu subis, gentiment, leurs plaintes diverses et variées d'élèves gâchés par leur vie d'élèves. Je suis exécrable. Je me lis, ce que j'ai écrit sur ces gens que je vois tous les jours, et après, je m'étonne d'être seule. Légitime, au fond...
Je veux revoir C. Sa peau contre ma peau me manque. Nos gestes lents et indécis. Ma faute, si nous sommes si lents. Si la vérité entre nous était su de nos jours, dans un monde où seul le charnel compte, je crois que les gens se moqueraient. Le gnan gnan par excellence, mais qu'est-ce qu'on a envie que ça continue... Juste le toucher. Dans le toucher, juste les mains.
Bientôt les vacances. A toute vitesse. Je les redoute, pourtant. En vacances, je me remets en doute sans cesse. Trop en doute. Peur de ne plus vouloir remettre les pieds en cours où-les-gens-ne-m-aiment-pas le jour de la rentrée. D'être tentée par l'université, où de toute façon, je serais anonyme et inconnue, et où je pourrais vivre une solitude complète et épanouie. Et où je ne connaîtrais la difficulté de la mauvaise note ni la peur de l'échec, l'indécision de demain -2ème année or not ? voudront-ils de moi ?- Finalement, tout serait plus simple.
J'aime le compliqué. Ca doit être ça, la clé.