Elle là, elle l'a. Ou De l'art d'être cool.
Hier, j'ai vu une ancienne amie, ex-copine de classe et considérée aujourd'hui simple connaissance. Erreur de parcours. Mettre mon réveil le premier jour des vacances, pour aller la chercher à la gare d'Austerlitz, et revenir au centre commercial à dix minutes à pieds de chez moi -chose maligne un 23 décembre-, si ça ne mérite pas le nom d'"erreur", je ne sais pas ce que ça mérite... En réalité, j'étais contente de la voir, ça m'a fait changer d'air et arrêter de penser à lui. Mais seconde erreur : ça ne serait pas une après-midi-sympathique-en-compagnie-d-une-amie-d-enfance. Mais plutôt une après-midi-gonflante-en-compagnie-d-une-poupée-Barbie-parlant-de-son-Ken. Je dois être vieux jeu, à ne pas comprendre que "ça fait cool" de parler de son petit ami de vingt-huit ans de plus que soi et de s'entendre dire "Je suis mûre et je fais plus vieille"/"Je ne suis pas un ange". Un autre monde. Vouloir toujours se justifier à l'autre qu'on est bien plus qu'il ne croit. Sinon, "c'est pas cool".
Elle m'a donc parlé de son Ken, que je nommerai... Ken. Qu'il ait trente-sept ans, soit, l'amour n'a pas d'âge. Mais quelle désinvolture vis-à-vis de lui. J'ai donc appris hier que "c'était trop cool" de dire de son copain : qu'il était con, qu'on ne l'aime pas, qu'il peut faire n'importe quoi pour vous, mais vous non, qu'il est, malgré tout, super mature et donc vous-même aussi... sans oublier de parler du fan club en furie de garçons qui vous courent après de jalousie.
Je suis de mauvaise foi, j'ai une tête d'enfant, parfois des réactions puériles, et un copain d'un an de plus que moi. Vraiment pas cool...