De retour d'Irlande.
Trois petits jours avec ma grande soeur. En Irlande. Pays tout vert, pays tout nuage. Du moins, de ce que j'en ai vu. Peu de temps consacré à mes activités intellectuelles -toujours, encore, ces cours obnibulants- qui m'ont valu une bonne dose de remise en question, après ces quelques larmes versées, par peur de demain, et surtout de l'échec. Toujours le même refrain. J'ai osé pendant ces quelques semaines me focaliser sur mes bonnes ou mauvaises notes, pour en oublier pourquoi j'étais là. Ai-je le droit... Tout ce que je souhaitais : une culture générale solide, le plaisir d'apprendre, placer des mots sous sa plume sans difficulté... je l'ai relégué en second plan ! L'influence, sans doute. Voir tous ces gens se ronger les sangs pour un devoir, une note. Les voir se plaindre, alors qu'ils ont sans doute les meilleurs professeurs de leur vie, et que les meilleures opportunités s'offrent à eux. Faut-il que je devienne comme eux ? Je ne mentirais pas, disant que je reste seule par satisfaction personnelle, parce que de toute façon, ce sont des vauriens. Je reste seule car je ne sais pas me faire des amis, voilà tout. J'ai l'avantage de n'avoir personne pour me rendre paranoïaque.
Trois jours pour me replonger dans Le Testament français d'Andreï Makine. D'habitude, seuls les auteurs morts et enterrés depuis belle lurette, un peu gnan-gnan dans leur manière courtoise de dire les choses, me font frémir. Purée, j'avais oublié Makine. Un Russe qui pourrait apprendre la langue française, sa beauté et ses subtilités à un quadragénaire averti. Des intrigues, des curiosités... et une petite dose d'histoire. Et des mots tellement fluides, que je me suis mise à le lire à voix haute. Du reste de mes lectures, j'ai le choix, dans tout ce que mes cours m'impose. "C'est un choix de vie...". Sans doute à suivre, le Phèdre de Platon. Et sur la morale, Ethique à Nicomaque d'Aristote et un peu de Kant, par flemme et manque de temps, sans doute, d'oser me replonger dans du Nietzsche. J'aime mes vacances. Et sans ironie aucune. Avec tous mes cours, mes options d'élèves sadomasochistes qui prend neuf heures d'option en plus et mon travail -que l'on nomme plus communément "devoirs", mais qui supprime le côté réjouissant de la chose-, il me reste peu de temps, pour ne pas dire "pas de temps", pour lire. Et encore moins : lire pour le plaisir.
Que dire de l'Irlande ? Tel était le but de cette note : parler de l'Irlande. Je n'ai pas goûté à la bière irlandaise, ni ne suis rentrée dans un pub. Shame on me ? Le séjour était trop court. Premier jour sur le campus de la soeur, deuxième jour dans Cork, troisième jour sur la côte, pour caricaturer. Un ciel menaçant, mais complaisant : il n'en sortait de la pluie que lorsque nous mettions un pied dans un bâtiment. Un B&B petit, mais efficace ; seuls les voisins donnaient quelque envie de mettre des claques, rentrés ivres aux alentours de quatre heures du matin, et parler à tue-tête. Nous les entendions comme s'ils étaient dans la même pièce que nous... Petit compte-rendu vestimentaire : la mini-jupe, folie irlandaise. Ce n'est pas un problème en soi. C'est l'incompréhension face à ce froid presque hivernal des soirées irlandaises, qui amène à la question : Mais comment font-elles pour ne pas tomber malade ?!! Oh, et les filles se regroupent par coupe de cheveux. Ca, c'est impressionnant.